Marnes-la-Coquette est honorée d’avoir compté parmi ses habitants quelques personnalités qui ont marqué les arts et l’histoire.
Henri-René D’Allemagne (1863-1950)
Henry-René D’Allemagne a vu le jour et s’est éteint à Marnes-la-Coquette. Cet archiviste-paléontographe est un des plus fins connaisseurs des arts décoratifs de son temps. Ses nombreuses publications sur des sujets divers témoignent de son esprit éclectique.
Il est novateur en montrant de l’intérêt pour des objets jusque-là considérés comme secondaires par les historiens. Après sa thèse d’École des Chartes sur l’histoire de la serrurerie, Henry-René d’Allemagne passe à la pratique en devenant apprenti à l’atelier d’un des plus célèbres serruriers d’art de son époque, Pierre Boulenger, connu pour la réalisation des ferrures de la porte centrale de Notre-Dame de Paris. Il étudie aussi le domaine du luminaire, de l’Antiquité au XIXe siècle, puis l’univers des jeux et des jouets, et notamment les jeux de cartes. Ses études rassemblent plusieurs milliers de planches et témoignent de son goût pour les histoires des objets du quotidien avant leur production industrielle car elles témoignent de la vie quotidienne passée. Grand voyageur, il visite plusieurs fois les Etats-Unis et l’Egypte ; pour le gouvernement français, il se rend aussi en Perse pour y étudier les monuments archéologiques. Il a été fait donation de toutes ses collections au musée du Louvres et au musée d’Ecouen. On retient l’ampleur exceptionnelle du travail entrepris par Henry-René D’Allemagne, infatigable défricheur de domaines rarement explorés.
Charles Ardant du Picq (1879-1940)
Charles Pierre Martial ARDANT DU PICQ est officier de carrière. Il a sa sépulture dans le cimetière de Marnes-la-Coquette. Apparenté au colonel Charles Ardant du Picq (1821-1870), il fait ses études à St Cyr et intègre l’infanterie coloniale. Il met à profit sa carrière militaire pour mener des études ethnographiques sur les populations qu’il peut observer.
Le 8 juin 1940, lors de la bataille de France, le Général ARDANT du PICQ prend le commandement du secteur ouest de défense de la capitale, de Senlis à Poissy. Sa voiture est bombardée par un avion.
Antonin Brocard (1885-1950)
Ce montagnard engagé dans l’armée de terre puis dans un groupe de chasse aérienne dès 1907 aux débuts de l’aviation, a marqué les esprits par son goût du risque et son sens du commandement auprès des aviateurs du groupe “les Cigognes” qui combat pendant la Première Guerre Mondiale avec l’Escadrille Lafayette. Il est un tireur exceptionnel, aux commandes de son Nieuport ou de son Spad, et à la tête de plusieurs unités de chasse dont la très célèbre escadrille Lafayette, survolant Verdun et la Somme. Parmi ses hommes, les célèbres Guynemer, Dorme, Deullin, Heurtaux, Garros, Madon, Nungesser, Fonck, tous As de la Grande Guerre. Il est inhumé dans la crypte du Mémorial de l’Escadrille La Fayette.
Albert Willemetz (1887-1964)
Librettiste, auteur de chansons, roi de Paris durant l’entre-deux-guerres (impossible d’étudier la culture populaire de cette époque sans croiser son nom en permanence). Il écrit les plus grand succès de la chanson française : “Dans la vie, faut pas s’en faire, Mon homme, Ah, si vous connaissiez ma poule, Valentine, Ramona, Amusez-vous (foutez-vous d’tout), Félicie aussi…“. Beaucoup furent interpretés par Maurice Chevalier.
Il fut également le directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens et le président de la SACEM.
Maurice Chevalier (1888-1972)
Le « p’tit gars de Ménilmuche » commence en 1899 dans un modeste « boui-boui» de Ménilmontant une carrière qui durera jusqu’à ses adieux en 1968.Sous l’emprise de Mistinguett, il s’impose après la Grande Guerre comme le jeune premier, la vedette des revues et opérettes du Casino de Paris ou des Bouffes-Parisiens. Son accent faubourien, y compris en anglais quand il tourne dans les films de Lubitsch, et ses interprétations sur scène lui valent la gloire avec de chansons célèbres comme Prosper (1935), Ma Pomme (1936), Y a d’la joie (1938), la Marche de Ménilmontant (1941).
A partir de 1952, pour se rapprocher des Willemetz, il achète dans le Parc privé la maison de Richard Wallace (des fontaines du même nom), et la baptise La Louque, du surnom de sa mère.
Il dépense sans compter pour remettre en état cette propriété malmenée pendant la guerre. Il fait bâtir une scène de théâtre en plein air, rêvant alors d’un festival d’été. De sa maison, il dit : « elle est si belle que je ne cesse de l’admirer comme si elle appartenait à un autre que moi. ».
Il reçoit aussi beaucoup de personnalités du monde entier : Pagnol, Edith Piaf, Pierre Mendès-France, Richard Burton se rendent à La Louque pour des dîners n’excédant jamais 9 personnes.
A Marnes, où il est fait citoyen d’honneur en 1960, il a laissé le souvenir d’un homme affable et gai. C’est grâce à lui que l’école du bourg qui porte son nom, s’élève aujourd’hui rue Yves Cariou.
Inhumé au cimetière de Marnes, il repose dans son costume de scène, un smoking bleu nuit, son canotier posé sur la poitrine, près de sa mère, et avec l’épitaphe qu’il avait choisi : “Artisan de France”.
Jean de Letraz (Jean Deletraz) (1897-1954)
Auteur dramatique, plusieurs de ses pièces comiques furent créées au théâtre du Palais-Royal qu’il dirigea de 1942 à sa mort. Sa veuve, Simone, lui succéda avant de confier les rênes de l’établissement.
Charles Schneider (1898-1960)
L’industriel, de la famille des célèbres forges du Creusot et l’un des fondateurs de L’Express. Inhumé avec son épouse, la comédienne Lilian Constantini (1902-1982), petite-fille de l’homme politique socialiste Jules Guesde.
Thierry Maulnier (Jacques Talagrand) (1909-1988)
Journaliste engagé à droite (L’Action française avant 1940, Le Figaro ensuite), écrivain, auteur dramatique et également critique et membre de l’Académie française. Avec lui repose son épouse, la comédienne Marcelle Tassencourt (1914-2001) qui dirigea longtemps le théâtre Montansier de Versailles et forma, au Conservatoire de la ville, de jeunes comédiens comme Fanny Cottençon, Catherine Frot ou Francis Perrin.
Danielle Darrieux (1917-2017)
Comédienne mais aussi chanteuse des années 1930, héroïne dans les années 1950 de grands films de Max Ophüls, Demy, Chabrol, Ozon. Après avoir débuté au cinéma à l’âge de 14 ans, sa fraîcheur et sa spontanéité font rapidement d’elle une tête d’affiche. Surnommée « la Fiancée de Paris », elle devient une star mondiale grâce à “Mayerling” d’Anatole Litvak.
Annie Bousquet (ca1920-1956)
Cette pilote de course automobile franco-autrichienne a marqué les esprits de son temps par ses exploits sportifs. Son décès sur le circuit de Reims entraîna l’éviction des femmes des compétitions automobiles en France pendant quinze ans. Inhumée auprès de son mari, Pierre Bousquet, également pilote, mort peu de temps avant elle, également dans un accident.
Pierre Schwed (1923-2006)
Pierre Schwed s’engage dès ses 16 ans dans la résistance. Il est un des fondateurs et un des chefs de l’Armée secrète. Il est arrêté en 1943 pour des actions qui lui vaudront la Croix de guerre. En 1944, il est libéré par la résistance et reprend du service dans les F.F.I. Après la Libération, il retourne à la vie civile, mais demeure officier de réserve et il poursuit sa réflexion sur la défense, y compris à l’échelle européenne.
Tous ceux qui lui ont rendu visite à la Villa Saint Pierre se souviennent de cet homme grand, droit, élégant, et chaleureux.
Christiane Minazzoli (1931-2014)
Après des études de danse classique et d’art dramatique au conservatoire, C. Minazzoli est engagée à 21 ans par Jean Vilar et Gérard Philipe dans la prestigieuse troupe du Théâtre national populaire (TNP). Avec eux, pendant 11 ans, elle brille sur les planches dans les grandes pièces du répertoire. Elle quitte le TNP en 1966 et poursuit sa carrière dans des pièces contemporaines, et sur les écrans de télévision et de cinéma.
Le Général Eisenhower, qui vécut pendant son commandement du SHAPE, dans le Parc privé et fut nommé citoyen d’honneur.
(Liste non exhaustive)
Certains sont inhumés dans le cimetière de Marnes-la-Coquette