Histoire de Marnes-la-Coquette

C’est “le Machard” qui nous donne l’essentiel des informations sur la Commune. Publié une première fois en 1932, l’Essai Historique sur Marnes-la-Coquette est le résultat du travail de Pierre Henri Machard, resté 32 ans instituteur dans la commune.

La fondation de Marnes au XIIIè siècle

Marnes-lès-saint-Cloud est fondée en 1200 par l’évêque de Paris Eudes de Sully. C’est l’époque des grands défrichements et de la mise en valeur agricole des sols. Eudes de Sully fait bâtir le village et l’église de St Eloi Saint Sébastien (sur le terrain aujourd’hui rue Schlumberger juste avant les Hirondelles).

Un presbytère est attenant à l’église, entouré de champs maraîchers. Chaque père de famille reçoit un arpent pour sa maison et huit arpents de terre labourables. Il ne reste aujourd’hui que des vestiges de ce bâtiment.

Téléchargez ou consultez : la fondation de Marnes

Sous Louis XIV, Marnes résidence des Grands du Royaume

Louis XIV s’installe à Versailles en 1682, déplaçant le centre du pouvoir. Marnes, situé à mi-chemin entre Versailles et Paris, devient la résidence de nombreux hauts hommes de pouvoir.

Le Marquis de Barbezieux (1668-1701)

Louis Francois Marie Le Tellier, Marquis de Barbezieux, Secretaire d’Etat a la Guerre (1668-1701)

3è fils du Secrétaire d’Etat à la guerre de louis XIV, Louvois, à la mort duquel il reprend la charge, le Marquis de Barbezieux réunit la terre de Villeneuve, la seigneurie de L’Étang et la seigneurie de la Marche. Il fait construire un château d’architecture Mansart,  avec un décor intérieur somptueux, des collections de tableaux remarquables et un ameublement à la dernière mode.

Chaque terre a alors sa propre demeure, mais le château de l’Étang est la résidence principale du propriétaire du domaine (à l’emplacement actuel du Mémorial Lafayette).

Gloire et déchéance de Michel Chamillart (1652-1721)

Issu d’une honorable famille de robe, Michel Chamillart  connaît une brillante carrière grâce à la faveur et à l’amitié du roi Louis XIV : en une quinzaine d’années, le jeune conseiller au Parlement devient contrôleur général des finances, puis ministre d’État et aussi secrétaire d’État de la guerre.  Entre 1699 et 1709, Michel Chamillart est le principal collaborateur de Louis XIV.

Loin d’être un courtisan, c’est sans doute pour cela que le duc de Saint-Simon l’appréciait, il fut un vrai ami de Louis XIV avec qui il partageait le goût du billard.

Après la mort soudaine du Marquis de Barbezieux, Chamillart rachète le château de l’Etang et y vit avec sa famille jusqu’à sa disgrâce, quand  Mme de Maintenon l’oblige à s’éloigner de la Cour.  Le ministre déchu cède une partie de l’Étang -la Marche,  à Nicolas Desmarest. Il  s’installe alors dans le Maine.

En 1710, le Château de Villeneuve l’Étang est donc mis en vente pour démolition dans le but de récupérer les matériaux pour en disposer à nouveau.

le domaine morcelé

John Law

En 1718 le financier John Law devient propriétaire du domaine de La Marche et de son château qu’il revend après sa banqueroute en 1722.

Marie-Antoinette

En 1785, la reine Marie-Antoinette achète le domaine de La Marche et l’annexe à son château de Saint-Cloud

Le Maréchal Soult

En 1802, la propriété de Villeneuve l’Étang est acquise par Jean-de-Dieu Soult (1769-1851) , Maréchal d’empire et fin tacticien politique.

Madame Royale

En 1821, la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, aussi appelée Madame Royale, Marie-Thérèse de France (1778-1851) est la seule survivante de la famille royale.  Duchesse d’Angoulême et Dauphine de France par son mariage avec le fils de Charles X, elle achète la propriété au Maréchal Soult qu’elle garde malgré son exil en 1830. En Autriche, les princes déchus prennent le titre de courtoisie de comte et comtesse de Marnes.

1852-1870 : la marque du sceau impérial

En 1852, l’empereur  Louis Napoléon Bonaparte ou Napoléon III rachète le domaine de Villeneuve-l’Étang.

Le nouvel empereur remanie et agrandit le château en ajoutant une laiterie, des écuries, des pavillons en bordure du domaine – pavillon de la grille, pavillon des gendarmes et pavillon de la grille du combat- et une ferme appelée pavillon des cent gardes car elle abrite la garde impériale.

En 1859, il fait construire à ses frais une nouvelle église dans le bourg pour remplacer celle détruite à la Révolution. En hommage à son épouse Eugénie de Montijo, elle est dédiée à Sainte Eugénie. Charmé par le village et son environnement, l’empereur ajoute par décret le qualificatif de “la Coquette”.

Le domaine de St Cloud devient pendant 17 ans le théâtre de nombreuses fêtes de la cour impériale.

La guerre de 1870

La guerre de 1870 a un fort impact sur Marnes-la-Coquette qui compte alors 300 habitants.

Un camp d’un millier de Silésiens est établi dans le domaine de la Marche.

Nombreux sont les Marnois qui partent se réfugier à Versailles ou à Paris, abandonnant leurs biens au pillage.

La défense s’organise dans le Parc de Saint-Cloud et on remarque encore près de l’étang de Villeneuve les vestiges d’un retranchement où les Prussiens installèrent une batterie.

Sous la Commune, l’ancien hôtel de la Tête Noire, place de la Mairie abrite le maréchal de Mac Mahon et son état major en 1871 pendant le siège de Paris.

1878 : Villeneuve l’étang, domaine public

En 1878, Villeneuve-l’Etang devient domaine public  : affecté au Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux Arts, il est attribué à Louis Pasteur en 1884 pour lui permettre de poursuivre ses travaux sur la rage. Le savant y meurt le 28 septembre 1895. Mais l’institut Pasteur demeure : il garde une partie du domaine, construit des écuries en 1907 et 1911 et de nouveaux bâtiments dont le bâtiment Ramond en 1930 ; le pavillon des 100 gardes est transformé en musée pasteur en 1986

Le domaine est transformé en camp militaire de 1872 à 1876 et le château fut sans doute alors détruit.

En 1882 le pavillon des gendarmes est cédé à Marnes pour y créer une école enfantine.

En 1895 le parc est partiellement intégré au domaine national de Saint-Cloud et en 1898 sa partie est du côté de la gare de Garches est lotie.

En 1897 le pavillon de la grille devient le bureau de poste de Marnes.

Les transformations du domaine de la Marche

Dans le domaine de la Marche, les propriétaires se succèdent : magnifique champ de courses puis usine à glace (qui fournit en 1898 jusqu’à 30 000 kg de glace par jour !).

Pendant la guerre de 1914-1918, Le domaine de la Marche est réquisitionné pour accueillir un parc à bestiaux de plus de 5 000 boeufs. Curieux spectacle que ces files interminables d’animaux provenant de villages souvent lointains, traversant notre commune, qui assura pendant toute la durée de la guerre, le couchage et la nourriture des convoyeurs.

En 1929, une partie de ce domaine forme le lotissement du Parc des Terrasses, et le château est détruit.

Marnes est  aussi le cadre des grands rassemblements du Front Populaire qui se tiennent dans les années 1930 sur la prairie des Quatre Cèdres dans le Parc de Saint-Cloud.

En 1941, des soldats allemands s’installent dans chaque quartier du village. Entre 500 et 600 soldats de la Wehrmacht logent ainsi à Marnes jusqu’à la Libération (pour une population à l’époque de 780 habitants…). Le Conseil Municipal s’organise pour apporter aide morale et matérielle aux familles des prisonniers. Les familles dont les résidences sont occupées s’exilent souvent  dans les communes avoisinantes.

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