Le Haras de Jardy

A l’origine, un prieuré

Au XIIème siècle, les moines de l’Abbaye de Tiron, créent un prieuré sur le domaine de Jardy. Cet ordre monastique d’inspiration bénédictine est dédié à la construction d’abbayes dans toute l’Europe.

Ainsi le prieuré de Jardy exploite-til les terres de son domaine agricole jusqu’à la Révolution de 1789.

En effet, la tensformation des biens de l’Eglise en biens nationaux entraîne la vente du domaine. En 1817, Jardy cesse de faire partie du territoire de Vaucresson pour être rattaché à Marnes-la-Coquette. Elle demeure une grande ferme au milieu des bois.

Un haras renommé (1890)

Edmond Blanc (1856-1920)

Le grand changement vient avec Edmond Blanc (1856-1920), l’un des plus importants propriétaires et éleveurs français du début du 20è siècle. Héritier d’une immense fortune en 1877, il se lance avec enthousiasme dans l’élevage et regroupe en 1889 ses reproducteurs de haute qualité à Jardy dont il fait un haras modèle, idéalement situé à côté de l’hippodrome de la Marche. Les anciens bâtiments des moines, sauf la grange, disparaissent au profit de bâtiments de style néo-normands, à colombage avec briques apparentes : « la cour des 49 » box(box), le petit manège et différents pavillons donnent leur identité au domaine.

En complément, il fait aussi construire l’hippodrome de Saint Cloud où courrent également ses chevaux.

Parmi ses chevaux célèbres, sa première pouliche vouée à devenir célèbre : « Nubienne » achetée en 1879, puis en 1886, son premier étalon, « Energy », venu d’Angleterre. Quelques étalons ont marqué l’histoire des courses hippiques dont Flying Fox et Teddy. Ses chevaux brillent dans des prix en France et à l’étranger, ses reproducteurs nés à Jardy sont éparpillés dans le monde et assurent la renommée de l’élevage français, consacrée en 1905, par la visite du roi Edouard VII.

Marcel Broussac reprend le domaine.

Marcel Boussac (1889-1980)

Le jeune homme de Chateauroux a tout juste 21 ans quand il a fait fortune en 1910 dans le négoce du tissu. Il a l’intuition que les femmes adoreraient s’habiller avec des couleurs gaies et dessine une collection dans ce sens. Sa victoire est éclatante. En trois ans, le jeune Boussac se retrouve riche et propriétaire de son premier cheval de course…

Les guerres confortent son succès, lui qui fournit en 1914-18  uniformes de l’armée et masques à gaz destinés aux “poilus” et qui parvient pendant la Seconde Guerre Mondiale à garder ses usines et à verser leurs salaires aux familles des déportés, mais pas à protéger ses chevaux contre les occupants : Pharis, son plus bel étalon est enlevé par un commando allemand durant l’été 1941. Jusqu’à la Libération, Boussac considère son cheval comme un prisonnier de guerre…

Passionné de chevaux et de courses, Marcel Boussac possède une somptueuse écurie et la casaque orange et la toque grise, sa griffe, font la loi sur tous les terrains. Il a son idée sur tout : le dressage, l’alimentation et même la manière de ferrer les chevaux. Il rachète le Haras de Jardy et l’hippodrome de Saint-Cloud en 1954.

L’activité du haras reprend alors avec  une  vigueur nouvelle pour plus d’un demi-siècle. « Tourbillon » (considéré comme le grand étalon de l’élevage français) y aura exercé pendant plus de vingt ans.

Dans les années 1950 / 1960, l’Ecurie est devenue la plus célèbre du monde, éclipsant même les écuries Rothschild ou Aga Khan. En 1957, le domaine reçoit la visite d’Elisabeth II, et en 1961, celle de Nikita Kroutchev.

Mais l’avènement des matières synthétiques le met dans la difficulté et l’Etat doit racheter le domaine de Jardy afin qu’il puisse sauver en vain ses usines.

Marcel Boussac s’éteint ruiné et endetté en mars 1980

Propriété de l’Etat (1980) puis du Département des Hauts de Seine (2006)

En 1980, l’Etat devient propriétaire du Haras de Jardy et le Conseil Général des Hauts-de-Seine en devient gestionnaire : le Haras de Jardy est tourné vers les sports équestres qui a été complétée en 1985 par le Tennis, puis en 1988 par le Golf.

De nombreux travaux et aménagements sont réalisés pour accroître les capacités d’accueil hippique (nouveaux manèges, nouvelles carrières), et pour étoffer les sports de plein air praticables sur les 76 hectares.

Le haras est racheté à l’Etat en 2006 par le Conseil Général des Hauts de Seine.

Désormais, avec ses 2 500 cavaliers et 200 chevaux, le Haras de Jardy est le premier centre équestre de France. Un parcours de golf de 9 trous et 20 courts de tennis complètent cet ensemble sportif qui accueille des manifestations sportives hippiques de premier plan.

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